Comment apprendre aux banques à financer le développement de communs de territoires?

L’AFD (Jean Millerat) est associé à cet appel à communs et s’intéresse notamment au sujet du financement des communs.

Les banques savent financer des acteurs publics et des acteurs privés mais elles ne savent pas financer des communs. Dommage car un investissement bancaire permet de mobiliser des centaines de millions d’euros là où les subventions sont forcément plus limitées en montant. Vous avez des idées innovantes pour rendre possible le financement bancaire de communs ?

L’Agence Française de Développement (AFD) est une banque non lucrative dédiée au développement, à l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre et à la résilience, dans les pays à revenus faibles ou moyens (Afrique, Asie, Amérique latine, …) et en Outre-Mer. Et à l’AFD, nous adorons les communs qui font l’objet de plusieurs de nos subventions à travers le monde ! Mais comment les financer davantage, sans nous limiter aux subventions ? Les instruments dont disposent une banque sont multiples : prêts à des gouvernements, des établissements publics ou des collectivités locales, prêts à des entreprises, capital-risque, prises de participation pour la croissance, lignes de crédit bancaire, garanties, …

Mais comment valoriser un commun à l’actif du bilan d’une organisation emprunteuse en conformité avec les normes comptables internationales ? Comment gouverner en commun une personne morale susceptible d’être « banquable » et donc d’emprunter ou de lever des fonds propres au bénéfice d’une communauté ouverte de « commoners » ? en statut coopératif ou non ? avec ou sans garantie publique d’une collectivité tutelle ? avec ou sans vote quadratique ? avec ou sans smart contract ?..

Au plaisir de découvrir vos idées.

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En confiant ses fonds à des Banques associatives
En copropriété les copropriétaires ont le pouvoir de décider de la banque à laquelle ses fonds seront déposés ce n’est pas le syndic qui en décide
Si toutes en étaient informées voilà qui changerait bcp le rôle
des banques dans le domaine de l’habitat
des possibilités de l’ESS et des copropriétés

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Bonjour @gabriel.plassat,

Pour rendre possible le financement bancaire des communs, il faut étalonner les instruments économiques sur des référentiels de valeurs. L’AFD pourrait émettre un actif financier et le confier à une entité de type commun, qui sera capable d’en gérer les objectifs de valeurs. De plus, en s’assurant que les flux financiers servent réellement à ce pour quoi l’actif est émis, l’AFD certifierait juridiquement et comptablement qu’elle finance les objectifs de résilience dans son portefeuille d’actifs.

Pour reprendre l’exemple des émissions de gaz à effets de serre, les objectifs de valeurs diffèrent complètement entre l’Europe et l’Afrique. Les taux d’émission de CO2 doivent baisser en Europe tandis que l’Afrique vise une croissance sobre en émissions de CO2. Un partenariat public-commun gère son propre plan comptable et sa propre évaluation de la valeur ajoutée, dont un prélèvement sur la capital peut régénérer et financer le commun.

Dernier point, il faut développer la coopération économique entre communs, tout en préservant leurs spécificités territoriales. Des instruments économiques offre justement une convertibilité entre différents référentiels de valeurs, notamment entre les résultats et les bilans de chaque commun. De cette manière, l’AFD déploiera un dispositif de scalabilité vers les projets de petite taille. Elle pourrait facilement identifier les solutions pour passer du projet local à l’échelle du commun.

Est-ce que l’AFD serait intéressée par ce type de démarche ?

Arnaud

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@gabriel.plassat , @Benjamin, Jean Millerat

Je ne sais pas trop si ce que je vais écrire est hors sujet, mais dans le cadre de la création de la coopérative multi on se pose très sérieusement la question de la mutualisation de moyens financiers pour développer des communs numériques. Je mets ce post ici mais ça pourrait tout autant être là


Pour faire bref :

J’ai d’abord cette réaction quand je lis « les banques ne savent pas comment financer un commun » : un commun n’existe pas en lui-même, ce sont des personnes (physiques ou morales) qui le maintiennent et lui donnent une consistance. Parfois le commun prodigue des moyens d’existence par lui-même (stock de poissons par exemple), parfois le commun a justement vocation à être gratuit pour tous (commun numérique comme Wikipedia). Chercher à financer un commun numérique c’est en définitive trouver une manière de flécher des financements vers ces mêmes personnes qui, soit initient le commun (en phase de R&D), soit cherchent à le pérenniser pendant une période où le commun ne permet pas à ces personnes de s’auto-financer.

La problématique que je voulais poser ici est celle de la place des sociétés commerciales (dont en particulier les SCOP, auto-entrepreneurs et TPE) dans la vie des communs, et des moments où leur apporter une aide financière se révèle critique. Les financements/investissements pour initier ou pérenniser des communs nécessitent des montants en général assez lourds, difficilement assumables par une structure seule, surtout si elle est petite. En somme comment les commoners peuvent-ils mutualiser des moyens conséquents afin de pouvoir en redistribuer à des sociétés commerciales type SCOP, qui sont souvent à la fois initiatrices et « mainteneurs » d’un commun ?

En dehors des subventions pour arriver à mobiliser de tels montants on pourrait penser à un système de « fonds commun » où des acteurs publics et privés pourraient abonder en numéraire, en premier lieu desquels les sociétés commerciales (genre SCOP) dont le modèle économique tourne autour de la création et valorisation de communs.

Il faut alors pour gérer ce système trouver un véhicule juridique à la lucrativité limitée, à mission, et à la gouvernance démocratique…

…une sorte de « tontine » ou « fonds d’investissement pour les communs, par les commoners ».


Pour faire long :

Quelques repères pour vous donner notre perspective, qui n’est pas celle d’une banque / société financière mais bien celle d’une SCOP oeuvrant pour le numérique libre, en partant d’un exemple concret :

  • on travaille à développer un commun numérique, ici data patch.
  • on a « investi » des semaines voire des mois de travail afin de pouvoir déposer des dossiers de demandes de financements qui tiennent la route. Cet investissement initial se décompose en : du temps de conception, de l’ingénierie (du code) afin de faire des démos / teasing / POC, la mobilisation des parties prenantes, imaginer un modèle économique autour du commun, rédaction des dossiers, etc…
  • tout ce temps de R&D n’est pas facturé mais il a bien un coût en temps-homme. Selon la manière de voir les choses et dont le projet évolue c’est soit un investissement, soit une perte sèche.
  • dans le cas où on arrive à trouver un ou plusieurs financeurs initiaux (subvention ADEME par exemple) l’enveloppe de départ permet d’avancer très sérieusement, mais ne résout pas à elle seule la question de la pérennité du projet à plus long terme.
  • on a pu se « permettre » cet investissement en temps au départ pour des raison assez extra-ordinaires, mais on ne pense pas que cette modalité de R&D soit durable car très risquée. Il faut vraiment des conditions assez spéciales pour se le permettre, rarement synonymes de stabilité, par exemple : droit au chômage, et/ou début de carrière, et/ou argent mis de côté au préalable dans lequel on puise, et/ou sacrifices sur son train de vie pendant des mois…

La problématique telle qu’on peut la modéliser depuis cet exemple et depuis notre point de vue de SCOP (donc une société commerciale à lucrativité limitée) :

  • Le produit développé est open-source / libre. C’est un commun numérique, il n’a pas vocation à être accaparé, et c’est la vocation de la SCOP de produire des outils libres .
  • Pourtant le développement initial ainsi que les développements ultérieurs nécessitent des investissements, notamment en salaires. On pourrait imaginer que cet investissement initial est uniquement du au bénévolat mais ce modèle a des limites dès qu’on souhaite travailler sur un commun numérique un peu complexe : cela demande de faire appel à des compétences parfois pointues, de travailler en équipe, et surtout d’y consacrer pas mal de temps. Les droits au chômage y remédient parfois mais là encore on est à la limite du modèle de l’intermittence… Bref l’investissement en R&D est lourd, et plus il est lourd (comme dans un projet de commun complexe techniquement) plus il est risqué (pour la boîte comme pour les individus qui le mènent).
  • Le savoir-faire sur le commun initial réside de facto dans la société / SCOP qui a l’initiative du commun. Plus exactement dans l’équipe qui créée ce commun initialement… C’est le cas de la majorité des initiatives libres : au départ c’est souvent une équipe très réduite de passionné·e·s (cf open models )
  • Le modèle économique autour du libre pour une société commerciale repose souvent sur le service autour du logiciel libre : customisation / conseil / amélioration… pour assurer la pérennité du projet il faut stabiliser l’emploi des personnes en charge du commun, et donc avoir des revenus pour payer cette équipe.
  • Entre deux contrats il est nécessaire de continuer à faire « vivre » cet outil libre pour éviter qu’il périclite : animer la communauté, améliorer le code, faire la promotion du commun… cela demande aussi de financer ces tâches et ces postes…
  • ( voir aussi cette étude sur les business models des logiciels open source )

Donc pour schématiser on a deux « moments » cruciaux où il le producteur d’un commun a un besoin de financements qui ont de fortes chances de ne pas être couverts par de la prestation de service habituelle :

  1. en phase de R&D
  2. en phase de fonctionnement / essaimage / pérennisation, entre deux contrats de service…

Si on est réalistes en terme de montants, et si on cherche une approche réellement professionnelle, professionnalisante et une stratégie industrielle pour les communs numériques : comment trouver les ressources pour une équipe de 2/3 personnes pendant plusieurs mois en phase de R&D et/ou entre les phases de prestation de service ? J’ajouterai ici que convaincre 3 personnes à haut niveau de diplômes (ingénieurs, designers…) avec de l’expérience, de travailler pendant 3 mois à plein temps sur un projet de commun numérique, ceci n’est décemment pas envisageable sous le mode du bénévolat ou à un niveau SMIC.

Encore une fois on pourrait se dire que l’assurance chômage permet d’éponger le coût de R&D (comme cela s’est passé historiquement avec le système de l’intermittence), mais se reposer sur le chômage pour faire de l’innovation est-ce vraiment valoriser une filière (celle des communs) ? Plus fondamentalement encore, se reposer sur un filet de sécurité réel qu’est le chômage mais qui est un filet avant tout individuel, est-ce réellement efficace quand on sait l’importance du travail en équipe et de la coopération dans les projets innovants de communs ?

Ce niveau d’investissement est difficilement possible pour des TPE, SCOP, associations, cad des acteurs habituellement moteurs dans le milieu du numérique libre.

En réfléchissant à ces points on peut imaginer différents types de stratégies visant à épargner des sommes suffisantes pour financer des communs, en dehors de la valorisation de services associés, soit :

  • Une approche « interne », entreprise par entreprise. Avoir une activité de services initiale, et profiter de chaque contrat pour mettre de côtté une part de l’enveloppe dans de la R&D ou pour pérenniser un commun sur lequel la société a des compétences. Cette solution a le mérite de garder la liberté de choix en interne, mais pose la question du niveau d’investissement nécessaire vus les montants nécessaires importants et la faible taille des acteurs habituels.
  • Une approche « mutualiste » : faire un « pot commun ». Par exemple que plusieurs coopératives / associations abondent à un fonds commun qui permettra de financer/flécher de la R&D ou de la pérennisation. Cette solution résout la question de la masse critique d’investissement mais pose la question de la gouvernance : quels communs financer et comment redistribuer ?

C’est la seconde stratégie qui me semble aujourd’hui la plus intéressante pour avoir un réel effet de levier et financer des projets de communs (numériques ou non) de plus grande envergure, à visée industrielle, innovants, et pour garantir leur pérennité.

Je dis ça mais j’admets n’avoir qu’un point de vue et une expérience très limités sur la question. La question que je pose ici est simplement la suivante :

Quel véhicule pour mutualiser des fonds entre différents types d’acteurs, dans le but de créer ou pérenniser des communs, tout en permettant une gouvernance démocratique ?

On peut lister plusieurs types de véhicules qui pourraient répondre à cette question :

  • la fondation ou la fondation d’entreprises : on peut citer comme exemples la fondation Mozilla, l’Open Knowledge Foundation, la Wikimedia Foundation… La fondation peut recevoir des dons et des subventions, donne des avantages fiscaux aux donateurs, mais elle ne peut pas redistribuer ces fonds à des sociétés commerciales. Pour pérenniser un commun initié par une structure commerciale cela supposerait d’absorber l’équipe de la société dans la fondation.
  • le fonds de dotation : peut recevoir des dons mais toujours pas redistribuer ces fonds à des sociétés commerciales. Idem que la fondation en ce qui concerne l’internalisation.
  • la tontine : un système de mutualisation qui peut sembler pertinent sur le principe (celle de la tontine rotative) mais doit être géré par un organisme financier (AFD par exemple ?) et nécessite au minimum 200 membres en France. Mais peut-être y-a-t’il des subtilités qui m’échappent car il existe ce genre de service en ligne
  • le Groupement Industriel Economique (ou GIE) : pas de capital minimum, 2 personnes physiques ou morales minimum, pas de capital minimum, à but non lucratif, simple à mettre en place, mais avec une responsabilité solidaire et indéfinie des membres du GIE.
  • un fonds d’investissement spécialisé pour les sociétés commerciales qui veulent créer des communs numériques, abondé par de multiples acteurs (publics ou privés), avec 2 finalités :
    • le capital d’amorçage (R&D d’un commun numérique par une asso/une SCOP) ;
    • le capital-développement (entre 2 contrats de service, pour payer de l’animation et du développement hors facturation à des clients ).

Comme je ne suis pas banquier ni fiscaliste je ne peux pas vraiment aller plus loin que ça dans ma réflexion. Toutefois j’ai l’impression que le fonds d’investissement a l’air moins limité que la fondation ou que le fonds de dotation, car il pourrait être abondé ET redistribuer, à la fois par et vers des structures privées ou publiques.

Mon autre impression de néophyte est que le fonds d’investissement est un outil habituel dans le monde de financement des startups. C’est donc un peu logique d’arriver à ce même type d’outil, vu que R&D et pérennisation sont aussi les plus gros soucis des startups. Toutefois pour éviter la course à la rentabilité, la course aux licornes, la compétition de tous contre tous, la spéculation propres à la startup-nation et autres dérives… il resterait à inventer :

  • une gouvernance ouverte et démocratique de ce genre de fonds d’investissement ;
  • la structure juridique (société financière) qui gérerait ce fonds en assurant une lucrativité limitée et cette gouvernance, y compris dans le cas où l’AFD abriterait un tel fonds d’investissement.

Le système de tontine me semble aussi a posteriori intéressant, soit en imaginant un produit financier de l’AFD de ce type, soit en imaginant un outil numérique de « tontine virtuelle » pour comptabiliser des engagements/promesses financières parmi tous les membres : avec un système de points-crédits, chaque membres s’engageant sur des montants, et pas de vrais flux financiers, du moins tant qu’un projet et un opérateur ne sont pas choisis… A chaque tour de tourniquet un des membres de la tontine est désigné comme bénéficiaire et la somme lui est versée en direct par les autres membres…

C’était un peu long, peut-être un peu confus… Si vous avez tenu jusqu’ici merci et bravo d’avoir tout lu (!!) . Dites-moi ce que ça vous évoque, si vous pensez que je fais fausse route, que c’est réducteur, ou qu’il y a des effets pervers dans ces proposition…

Personnellement ça me passionne cette question :slight_smile:

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Très intéressant ! et ça sera un sujet à retravailler ensemble … D’ailleurs je crois que c’est à l’ordre du jour de l’Assemblée des communs à Marseille les 13-14-15 Nov. Ton post pourrait être relayé sur les RS… Je le fais sur le compte twitter associé à cet AAC.

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Merci pour le partage :slight_smile:

N’hésitez pas à me faire signe lorsqu’une prochaine occasion (atelier / événement / visio) se présentera pour parler de ces thèmes avec d’autres personnes que ces sujets obsèdent. Je ne sais pas encore si je pourrai me déplacer à Marseille pour l’Assemblée des communs, mais serais très heureux d’approfondir toutes ces réflexions dès que possible et de contribuer à les faire avancer de façon opérationnelle.

Oui cet échange était très riche ! Je te rejoins sur tes points de synthèse : financer les communs demande de trouver des instruments et acteurs financiers ad hoc, mais aussi d’arriver à valoriser / objectiver la valeur de communs déjà existants.

Une des idées qui est apparue durant notre échange avec @arnaud est celle de constituer un petit cercle de réflexion autour de cette question : " quels modèles de financements pour les communs ? "

On peut bien sûr continuer la discussion ici ou , mais on se disait aussi qu’on pourrait tenter de trouver un moment et un endroit en décembre pour se retrouver IRL (à Paris ?), peut-être à l’occasion de la journée de retex de l’ADEME du 9 décembre (si elle a lieu en physique), ou à une autre date ? Qu’en dites-vous ?

Je me permets de pinguer quelques personnes que ces sujets semblent inspirer :slight_smile: :
@gabriel.plassat @Benjamin @pierrefederage @jaime @bertrandgorge @Henri


PS : j’ai repéré quelques talks sur les sujets de modèles de financements durant le salon « Open Source Experience » à Paris les 9 et 10 novembre (cf aussi ce post dans la catégorie Calendrier)

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Tout à fait partant pour créer une communauté sur ce sujet ! Je crois que ce sujet est à l’ordre du jour de l’Assemblée des communs ce week end à Marseille. On peut commencer par un atelier / meetup à distance puis organiser un échange IRL…

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Hello,

Merci pour toutes ces réflexions hyper intéressantes et qui touchent exactement le cœur des réflexions qu’on a de notre côté. Ce n’est pas du tout mon domaine de compétence du coup je ne vais pas commenter, mais en tous cas @Henri et moi sommes carrément intéressés pour continuer les discussions. Je ne vous cache pas que Paris n’est pas le plus simple pour nous, car nous sommes situés à Sophia Antipolis et en vélo ça fait long :slight_smile:

La question que je me pose c’est de savoir quel type de compétence il faudrait qu’on sollicite pour aller plus loin ?

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Hello.
Merci pour ce partage.

De notre côté sur la métropole européenne de Lille on résume le modèle comme ça :
Les Communs sont hébergés par des structures qui s’invisibilisent. Les Communs n’ont pas de structures propres à priori, et ne sont pas affiliés à des marques.
L’hébergeur n’a pas de droit de décision sur le commun. La communauté décide de l’utilisation des fonds hébergés par la structure hébergeuse. L’hébergement consiste en accueillir des fonds des financeurs et les redistribuer aux contributeurs qui travaillent à l’amélioration du commun.

Le développement du commun est dans la mesure du possible rétribué dés le départ pour limiter la dette contributive (ce que doit la communauté aux fondateurs). Pour cela, les acteurs engagés sur le sujet mettent un budget de 1000€ à 3000€ sur la table à disposition de l’équipe qui défriche le sujet. A l’issue de ce budget, si l’équipe a fait ses preuves et que le concept est prometteur > un appel à cofinancement est lancé auprès des acteurs concernés par ce commun. Les communs doivent préciser ce qu’ils souhaitent cofinancer (une étape de développement) avec un budget etc.

En fonction des ressources et de la nature des étapes on complète ces cofinancements avec des subventions. (Exemples : Movilab.org 10kcofinancement + 12kAdeme / Dokos 10kcofinancement / Cahier d’activités des tiers-lieux 15kcofinancement / Programme Les Communs des tiers-lieux 20kcofinancement + 20kANCT + 10k France Tiers-Lieux)

Sur dokos et le cahier d’activités la campagne de cofinancement (adopteuncommun) n’a pas vraiment fonctionné. Nous tentons de mieux identifier et solliciter le soutien des agents économiques qui produisent de la presta ou formation à partir de ces ressources pour qu’ils s’inscrivent dans une logique de réciprocité. Par exemple, j’ai réalisé une presta à l’ANCT récemment et je reverse une partie dans les communs car les communs m’ont indirectement amené cette prestation. Nous pensions concevoir un contrat entre les acteurs économiques et les communs mais cet artefact n’a pas été institutionnalisé pour le moment. contrat_reciprocite.pdf (116,8 Ko)

Pour conclure j’ai tendance à me méfier des structures. J’ai le sentiment que ce sont des nids à problèmes (juridiques, financiers et gouvernance). Je trouve que la solution d’héberger des communs est plus souhaitable pour l’instant par rapport à créer de nouvelles structures supports. Aujourd’hui l"hébergement de movilab.org se fait chez un acteur de confiance, cet hébergement n’est donc pas contractualisé. Les juristes du programme Juristes embarqués ont trouvé cette piste intéressantes et ce sont demandés à quoi ressemblerait un contrat d’hébergement de commun.

à bientôt

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La question d’équilibre entre développement « fonctionnel » du commun et l’animation est importante. Nous intégrons systématiquement des budgets de coordination-animation aux budgets de développement (de 10% à 25% environ). Nous nous rémunérons peu pour l’instant dans l’animation et le développement de ces ressources, de 30€ à 45€HT de l’heure, parce que la plupart des contributeurs sont dans une logique de sobrieté ET que l’économie du modèle est encore fragile. Nous sommes relativement confiant sur la consolidation de cette économie et l’acculturation des acteurs des tiers-lieux et de la transition sur le cofinancement et la réciprocité. Nous faisons un lobbying permanent auprès des tiers-lieux et des agents économiques ; prévoyez des budgets d’investissement pour les communs et reversez une part de vos prestations. (Je pense qu’il faut pousser la logique entrepreneuriale et la nécessité de produire de la valeur autour de nos lieux et de nos communs - nous invitons les acteurs économiques qui ont contribué à l’émergence d’un commun à créer leur propre concurrents dans cette logique > plus de presta autour d’un commun = plus d’agents économiques prescripteurs du commun et plus de réciprocités = plus de chance de pérennité.)

Nous utilisions une visualisation pour valoriser les acteurs qui jouent le jeu (nombreux sont ceux qui parlent de communs, ces visualisations permettent de remettre les choses au clair). Nous réfléchissons à comment faire monter cette pression entre pairs.
Capture d’écran du 2021-09-10 12-36-01

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Bonjour

Que diriez-vous donc de caler un premier atelier en visio sur ces questions de financements des communs la première semaine de décembre (ou autre en fonction de vos dispos) ? L’idée serait de défricher un peu la question, de commencer à la problématiser, et de voir comment s’organiser pour la suite…

Je vous propose de dire ce que vous en pensez et donner vos disponibilités sur ce pad.

@gabriel.plassat @Henri @arnaud @Benjamin @bertrandgorge @benoit.dehaas @johan @jaime

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Très cool - plutôt la deuxième semaine nous concernant !

https://framadate.org/g6zYvrVu8QMsRu8S

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Bonjour !

D’après le framadate la date qui a l’air de se dégager est celle du 6 décembre prochain à 11h. Si cela convient toujours à tout le monde on peut partir là-dessus.

Comme indiqué dans le pad je vous proposais qu’on utilise jitsi sur cet espace : https://meet.jit.si/atelier-financements-communs. Toutefois si vous avez une autre idée (par exemple une instance Big Blue Button) qui permettrait d’enregistrer nos échanges pour une écoute différée n’hésitez pas à l’indiquer dans le pad

Je posterai l’annonce dans la partie « événements » du forum. Impatient de reprendre cette conversation avec vous sous un autre format !

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Je viens de créer un événement Mobilizon, je vais le poster dans la catégorie « événements » du forum
https://mobilizon.fr/events/f81cf4f1-52ab-42bc-abd6-469da09cb929

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merci ! vous souhaitez en faire de la communication en dehors de la communauté Résilience ?

Salut !
J’aurai bien aimé participé, mais je suis en formation toute la semaine, par contre je lirai la synthèse avec grande attention.

J’en profite pour vous partager une réflexion qui émerge suite aux différents échanges, en particulier :

→ Je me demande si, avant de rentrer dans le vif du sujet (aka le financement), il n’est par important de s’interroger sur ce qu’on appel « un commun ». (Je suis quasi sur que la définition qu’en donne Benoît ici est assez différente de la vision de @gabriel.plassat).

  • La définition des lescommuns.org fait-elle consensus ?
  • Quelle est la place de la ressource et sa communauté dans cette définition commune
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Et une dernière réflexion qui émerge via la/adopteuncommun.communecter.org/# :

  • Est-il possible (et si oui comment?) de mobiliser des financements pour des communs autrement que par sa propre communauté ? Quel intérêt auraient des acteurs hors de la communauté à financer un commun ? (aka une banque).
    (et peut être pour donner du grain à moudre, si les SCIC commencent à être de plus en plus connue, elles le sont encore très très mal des banquiers traditionnels).

Pour préciser, je suis très admiratif de l’énergie et l’enthousiasme qui a été investi dans le projet de financement de commun, et je suis aussi étonné par la méthode, et le choix des 3 projets (en particulier Dokos).
Je suis très enthousiaste à l’avenir de Dokos et n’ai aucun doute que le projet ai un bel avenir, mais qu’est ce qui en fait un commun ? (cf les premières questions) Je connais assez mal le sujet, mais sur tous les tiers-lieux, combien utilisent Dokos (au moins 3 d’après movilab) ? Combien utilisent Dolibarr ? Combien utilisent Odoo ? De l’extérieur (et désolé pour la critique « à charge », je sais que mon point de vue est limité, mais je me dit qu’il est éventuellement partagé par d’autres ?).

J’ai l’impression que toute la partie qui constitue la communauté a été délaissée.
Et je sais aussi que tout ce travail est réalisé bénévolement, avec des bouts de ficelle. Se pose peut être la question des moyens à investir pour faire campagne de financement ?

A ce propos, je sais que vous avez suivi pour la plupart l’incubateur ANCT (qui intégrait la notion de commun à son lancement il me semble), et je trouve que la première partie qui a été « d’identifier les communs » autant les ressources que les besoins est particulièrement intéressante (parcequ’ils avaient les moyens à disposition pour l’animer).

Pour continuer sur ce fil, pourquoi ne pas financer Gogocarto ? pourquoi ne pas financer YesWiki ? Pourquoi par Dolibarrrrr ? :slight_smile:

1000 excuses si je m’y prend mal, je suis pas forcément doué pour écrire ces choses là, j’aurai aimé vous les partager à l’oral plutôt qu’à l’écrit, soyez sur que j’ai un immense respect pour ces travaux (vraiment) et si au prochain appel à financer un commun, il y a un travail d’enquête documenté pour aller identifier quels sont les communs les plus judicieux (par un jugement majoritaire par exemple ?) à financer, j’en suis :slight_smile:

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Merci de mettre les pieds dans le plat. :grinning:

J’aimerais poursuivre la discussion sur le fil de la campagne du forum tiers-lieux :
https://forum.tiers-lieux.org/t/campagne-de-cofinancement-des-communs-des-tiers-lieux-2021/1817

Cela te convient-il ? Si oui, copié collé de l’autre côté et en avant !

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On a proposé aux acteurs des tiers-lieux de financer ce travail d’enquête, de rencontres et de catalogue via le dispositif Les Communs des tiers-lieux mais pas de succès non plus. C’est une autre difficulté de la recherche d’autonomie, la capacité à financer de l’ingénierie indirecte (lobbying, création d’infrastructure, etc.). On peut envisager que les lieux soient prêts à payer pour un service (et encore… « le numérique c’est gratuit youhou ») mais c’est déjà pas évident donc envisager que les lieux financent de l’ingénierie indirecte… je mise plutôt sur le financement publics direct là dessus.