À propos de la catégorie Défis 2023 - Sobriété et Résilience

Nous allons identifier plusieurs défis importants pour organiser la Sobriété et la Résilience des Territoires. Ici, nous discutons de ces défis : quelles données a-t-on sur ce problème pour faire un état des lieux ? Qu’est-ce qui rend le sujet difficile ? Quelles solutions envisageons-nous, après avoir bien cerné le problème ? Cette catégorie a pour objectif d’échanger sur les défis, pour devenir « expert » des problématiques.

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Lors d’une discussion spontanée dans la rue entre commoners sur la protection des anciennes communs foncières de notre hameau, un commoner âgé a fait remarquer que la seule façon pour l’administration française de s’intéresser aux communs fonciers de l’hexagone était que nous commencions tous à porter des plumes dans nos cheveux. À l’époque, j’ai ignoré cette remarque, la mettant sur le compte de l’évolution des idéologies générationnelles.

Le webinaire organisé par Cadre de Ville et l’ADEME, intitulé « Les communs de la résilience des territoires », qui a résumé ce que sont les communs, présenté les 3 communs soutenus par l’ADEME et lancé le nouvel appel à communs 2023 : Appel à Communs Sobriété et Résilience - 2023 - Resilience Territoire, a montré que ce vieux commoner avait peut-être raison.

Bien qu’il existe en France une riche diversité de biens communs fonciers, lors du webinaire, une présentation sur ce que sont les biens communs a sélectionné des exemples de biens communs traditionnels et de biens communs de l’irrigation en Afrique, tandis que des exemples d’autres types de biens communs provenaient de partout, sauf de France. On ne peut qu’en conclure que soit l’intérêt actuel pour les biens communs est de « commons washing » ou il y a une ignorance générale en France de la riche diversité des biens communs qui existent actuellement - par exemple les Beal pour l’eau. La présentation a ensuite donné des exemples d’enclosures historiques de biens communs au Royaume-Uni, plutôt que les enclosures de biens communs qui se produisent actuellement en France. Cette présentation a également ignoré le fait que le Royaume-Uni a récemment créé des lois qui reconnaissent l’importance de ces communs fonciers, tout comme l’Italie, alors que la France propose des lois pour abolir certain communs fonciers.

Malheureusement, l’ADEME n’est pas la seule grande institution française à promouvoir les biens communs tout en ignorant les biens communs qui existent actuellement en France. Les efforts que les différentes institutions françaises entreprennent pour créer de nouveaux communs afin de contribuer à la transition écologique sont inutiles si, dans le même temps, la France laisse disparaître des communs fonciers. Des communs fonciers qui représentent une part importante du territoire français et qui ont depuis longtemps un rôle de résilience et de maintien de l’écologie de la France. Soutenir ces communs fonciers, qui éclipsent tout ce qui est actuellement soutenu par l’ADEME et d’autres, aurait un impact beaucoup plus significatif sur les objectifs de transition écologique de la France, que de créer de nouveaux communs.

Par conséquent, un défi important que la Résilience des Territoires 2023 doit relever est de reconnaître les communs existants et de voir quel rôle ils jouent dans la Sobriété et la Résilience des Territoires. C’est une question d’urgence car régulièrement ces anciens communs fonciers sont enclavés, alors que des propositions de lois visent à les supprimer complètement. Il y a de nombreux experts français qui travaillent sur ces anciens communs fonciers, les réunir pour discuter de ces questions devrait être une priorité absolue (comme nous l’avons fait récemment au Sénat). Peut-être que le vieux commoner a raison et que les commoners devraient remplacer le gilet jaune par des plumes dans les cheveux.

Merci beaucoup !
On parle donc de recensement de communs fonciers.
Important et intéressant.
Vous pourriez avoir un rôle de vulgarisateur/promoteur des enjeux sur ces questions.
Dans d’autres branches du forum je vous demandais des illustrations et explications, mais je comprends beaucoup mieux vos interventions maintenant que je sais que vous parlez de foncier.

Il y a pas mal de granularités dans des communs numériques, et il est important de resituer le terme.

Bien à vous, merci.

La diversité des biens communs, et les silos dans lesquels nous nous trouvons tous, font qu’il est facile d’oublier que dans un forum aussi général, nous ne parlons pas tous des mêmes biens communs. Alors oui, même si j’essaie de préciser que je parle de biens fonciers communs, j’oublie parfois.

Merci de me le rappeler, et désolé pour la confusion.

On parle donc de recensement de communs fonciers - Oui, mais bien plus que cela, bien qu’au niveau international, les communs fonciers soient de plus en plus reconnus pour leur rôle dans la conservation de la nature, etc - voir la récente COP.

Nous avons encore besoin de faire ce travail en France. Surtout pour les rôles différents qu’ils apportent à la France. Il est très probable que le bien foncier ait contribué à la création de la ruralité française telle qu’elle est reconnue, entre autres, dans les Grands Sites de France, Natura 2000, PNR etc. par exemple, voir la photo de cet iceberg (travail en cours) En haut - les valuers visibles reconnues et soutenues, en bas les valuers Invisibles non reconnues et non soutenues

Je vais donner l’exemple des communs fonciers et de Sobriété et Résilience. Les affouagistes qui utilisent les communs fonciers pour le bois de chauffage n’ont aucun intérêt à couper leur forêt à blanc car ils en ont besoin pour s’approvisionner en bois de chauffage dans le futur. Il n’en est pas de même pour l’ONF et la forêt privée, etc…